Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 29 mai 1867

Titre Procès-verbal de la séance du 29 mai 1867
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1867-05-29
Identifiant C1860_1867_390
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description Procès-verbal de la Séance du 29 mai 67.
Présidence de M. l'amiral Mathieu.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
La commission nommée dans l'une des dernières séances pour proposer un emploi des fonds disponibles sur l'Exercice 1866, s'est réunie aujourd'hui. M. Yvon Villarceau présente au nom de cette commission, le résultat de ses délibérations.
La commission s'est préoccupée de l'intention manifestée par le Bureau de posséder une bonne lunette achromatique qui pourrait être utilisée dans les expéditions scientifiques. Or, un tel instrument ne se trouve disponible nulle part, autant du moins que la commission en a pu juger. Il doit être exécuté sur commande et ne pourrait être livrable en temps utile pour être payé sur les fonds de 1866. La commission a pensé que l'acquisition devrait être faite au moyen des fonds de 1867 et de l'année suivante.
On pourrait consacrer les fonds actuellement disponibles à l'acquisition d'un cercle méridien portatif construit par un artiste français, M. Rigaud, et qui figure à l'exposition. M. Yvon a cru pouvoir recommander particulièrement cet instrument, parce qu'il a été construit sur le modèle de celui qu'il a employé depuis 1863, instrument dont il a entretenu le Bureau à diverses reprises et qui lui paraît jouir de la plus grande précision dont un tel appareil soit susceptible. Il a caractérisé cette précision, en la présentant comme n'étant point inférieure à celle des grands instruments méridiens de l'Observatoire Impérial. Il serait regrettable que l'instrument de M. Rigaud passât à l'étranger. Le Bureau des Longitudes possède, il est vrai, d'excellents appareils construits par MM. Brunner et qui présentent beaucoup d'analogie avec les cercles méridiens. Ces appareils constituent de véritables théodolites pour la mesure des angles des triangles de premier ordre ; mais la légèreté et la faible amplitude des supports, la mobilité autour d'un axe vertical ne permettent pas de compter sur une aussi grande précision des observations méridiennes que celle qu'on est en droit d'exiger d'un instrument spécial. Le cercle horizontal est un obstacle à l'emploi des instruments de MM. Brunner pour l'observation des passages et des hauteurs dans le voisinage du zénith. Ces instruments doivent donc être consacrés aux opérations purement géodésiques, tant que l'on exigera dans l'observation des passages méridiens une précision égale à celle que donnent les instruments méridiens fixes. Le cercle méridien de Rigaud ne peut donc faire double emploi avec les instruments que possède déjà le Bureau.
Un autre ordre de considération s'est présenté à l'esprit de la commission. M. Rigaud, élève de Gambey, a construit son cercle méridien pour l'Exposition. Il appartient au Bureau des Longitudes d'apprécier son œuvre et d'en encourager l'auteur suivant les ressources dont il peut disposer. Il serait regrettable que le talent de M. Rigaud fut réduit à produire les instruments d'arpentage et de nivellements dont il cherche, en ce moment, à se procurer des commandes pour rentrer dans les avances que la construction de son instrument méridien l'a obligé à faire.
Le prix du dit cercle méridien est de 4.800 francs.
En conséquence la commission propose d'affecter une somme de 4.000f prise sur les reliquats de l'Exercice 1866 et une somme de 800 sur l'Exercice 1867, pour l'acquisition du cercle méridien N° III de Rigaud.
La commission expose, en outre, que l'un de ses membres, M. Foucault, se chargerait volontiers de diriger l'exécution d'un objectif chromatique, de cinq à six pouces d'ouverture, dont la commande serait faite à la maison Secrétan. Le prix de cet objectif serait payé au fur et à mesure de l'avancement du travail, sur les fonds disponibles de l'Exercice 1867 et de l'Exercice suivant. La commission verrait avec satisfaction M. Foucault chargé de cette mission par le Bureau.
M. Laugier appuie les propositions de la commission. Il croit néanmoins devoir faire remarquer que les inconvénients des instruments de MM. Brunner, dans leur application aux observations méridiennes, seraient moindres que ne le suppose M. Yvon Villarceau.
M. le Président remercie M. Foucault, au nom du Bureau, pour le précieux concours qu'il veut bien apporter dans cette circonstance.
M. le Président met aux voix, successivement, les propositions de la commission ; ces propositions, formulées, comme il suit, sont adoptées :
1°, le Bureau des Longitudes décide l'acquisition du Cercle Méridien n° III de Rigaud et de ses accessoires, moyennant la somme de 4,800f qui seront prélevés, 4,000 sur l'Exercice 1866 et 800 sur celui de 1867.
2°, M. Secrétan sera chargé d'exécuter, sous la surveillance de M. L. Foucault, un objectif achromatique de 15 à 16 centre d'ouverture extérieure et de moins de 2m de foyer. Le prix en sera acquitté au fur et à mesure de l'avance des travaux, sur les fonds disponibles des exercices 1867 et suivants.
Le Secrétaire
Yvon Villarceau
Type de document Procès-verbal
Président de la séance Mathieu, Pierre Louis Aimé (1790-1870)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 29 mai 1867”, 1867-05-29, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10544
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