Bureau des Longitudes - Séance du 7 mars 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 7 Mars 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 9

Bullet. admin. N° 792

Circul. de Berlin, N° 314

Astron. Nachr. N° 2828

Monthly Record de Melbourne, Octobre.

Bureau Veritas – Janvier.

Une demande de secours adressée par M. de Cohorn [Decohorne] ancien calculateur, est renvoyée à l'examen de M. Loewy.

M. Cornu dit qu'il a répondu à M. Grasse qui lui avait demandé la déclinaison magnétique d'un point des environs de Béthune.

M. Faye parle de la dernière Note de M. Bertrand sur les probabilités ; on discute ensuite sur la suppression des observations qui s'écartent trop de la moyenne. M. Fizeau dit que Le Verrier rejetait les observations dont l'erreur était trop forte ; pour [barré : le prix du] avoir le prix moyen du blé pendant un certain nombre d'années, l'usage s'est établi, [au crayon de papier : dans certaines provinces], de prendre la moyenne des mercuriales, en supprimant les deux plus fortes et les deux plus faibles.

M. Janssen dit qu'il supprime aussi les erreurs <qui s'écartent trop de la moyenne> [barré : les plus fortes] ; il a pu avoir un contrôle pour cette façon d'agir dans des cas où il connaissait le résultat d'avance.

M. d'Abbadie fait remarquer que cela n'est possible que si le nombre d'observations est assez grand.

M. Tisserand dit que la suppression des observations discordantes a fait l'objet de travaux récents de Newcomb, Hall, Peirce, etc… M. Cornu dit que la théorie des erreurs suppose des conditions qui ne sont pas généralement remplies ; il parle ensuite de [barré : l'appréciation] [au crayon de papier : l'estime] des dixièmes : la probabilité des divers dixièmes n'est certainement pas la même pour tous.

M. Brunner informe le Bureau que l'observatoire de Montsouris demande le prêt d'un chronographe, en attendant la réparation de celui qui était en usage ; on fait droit à cette demande.

On reprend la discussion relative au service géodésique. M. Faye dit qu'il n'y a pas urgence : il faut attendre la nomination du directeur du service.

M. Bouquet de la Grye rappelle qu'il y a 2 ans, il avait proposé de relier au Bureau les divers ministères dans lesquels on fait de la topographie et de la géodésie ; il demandait la création d'un comité comprenant 1 ou 2 représentants de chacun des ministères intéressés : le président aurait été le président du Bureau des Longitudes. M. Bouquet de la Grye va s'occuper de nouveau de cette question à laquelle on avait fait bon accueil de divers côtés.

M. Faye fait remarquer que le Bureau ne figurerait que par son président.

M. Bouquet de la Grye répond que le président reporterait les questions scientifiques au Bureau.

M. Janssen dit que de divers côtés on sent le manque d'unité ; MM. Bassot et Defforges demandent les conseils et l'aide du Bureau ; il faut agir, aller voir le Ministre de l'Instruction Publique, et lui dire que le Bureau est inquiet pour l'avenir de la triangulation et des calculs qu'elle comporte.

M. Bouquet de la Grye dit que le Ministre de la Marine consulte régulièrement le Bureau sur les questions qui l'intéressent ; il faudrait demander qu'on fasse de même au Ministère de la Guerre.

M. Janssen voudrait que le <Bureau> fût reconnu [barré : officiellement] par un décret additionnel <venant du Ministère de l'Instruction publique>, comme conseil officiel du Ministère de la Guerre pour les questions de géodésie.

M. Cornu appuye la manière de voir de M. Janssen, et il pense qu'il faut se hâter d'agir.

M. Loewy croit qu'on peut faire tout de suite une chose utile en [barré : reprenant pour le compte du Bureau l'observatoire qu'avait] <s'occupant du second observatoire que possède le Bureau> à Montsouris, [barré : le Dépôt de la Guerre] <et qui était occupé par le Ministère de la Guerre.>

M. Janssen précise sa manière de voir ; il pense que le Bureau devrait aller trouver le Ministère de l'Instruction Publique, lui exposer l'histoire de la grande méridienne de France ; après avoir été consulté sur l'utilité d'une nouvelle triangulation, le Bureau a été tenu un peu à l'écart ; il est indispensable qu'il soit consulté fréquemment avant l'achèvement des travaux ; le Bureau demanderait donc à être constitué comme conseil du Ministère de la Guerre, comme cela a lieu pour le Ministère de la Marine.

M. Faye est d'avis d'aller d'abord chez le chef d'état major général du Ministère de la Guerre, et de lui exposer les desiderata du Bureau ; si l'on voit que la demande du Bureau a des chances d'être accueillie favorablement, on [barré : la fera] prierait le Ministre de l'Instruction Publique de la transmettre au Ministre de la Guerre.

M. Tisserand propose d'aller voir le chef d'état-major, et de préparer un Mémoire qu'on remettra au Ministre de l'Instruction Publique.

Cette proposition est adoptée après discussion.

MM. Faye et Bouquet de la Grye iront voir le chef d'état major.

MM. Faye et Tisserand rédigeront un Mémoire sur les questions géodésiques, pour le Ministre de l'Instruction Publique.

M. l'Amiral Mouchez demande que l'on publie dans les Annales un Mémoire de M. Perrin sur la détermination de la latitude par une méthode de Gauss, au moyen des temps auxquels trois étoiles différentes arrivent à la même hauteur.

Le Mémoire de M. Perrin est renvoyé à l'examen de M. Tisserand.

La séance est levée à 5^h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand